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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 17:27

 

En son temps, Marguerite Duras dans « La vie matérielle », s'entretenait de son alcoolisme de manière subtile, vraie, bouleversante, presque une incitation, un pardon. Benoît Schmider, qui est descendu de son enfer, lui aussi se confesse et, cherche l'absolution, avec des flots d'humour et une ingénuité rare.

 

IMG_5727--2-.jpgDur dur pour un enfant surdoué de la pub, d'admettre sa déchéance, de la décrire cash, sans filtre, sinon celui de l'ironie, de montrer où elle l'a mené, les pays qu'elle lui a fait traverser pour y échapper et son refus, in fine, de se cacher.

 

La publicité et l'alccol, une addition salée

 

Son postulat ? L'alcool qui coule à flot et en notes de frais, ne coûte rien, si ce n'est le premier pas. La festive publicité, en abreuve ses dévots : inévitables déjeuners d'affaires, célébrations de toutes sortes, pots d'arrivée, de départ, anniversaires, remises de prix, tout se met en place pour conforter celui qui croit qu'il est un con parce qu'il ne boit pas. On en arrive au « Binge Drinking », cette alcoolisation à outrance qui frappe les jeunes, stressés dans leurs grandes écoles ou leur fac, et largement arrosés par les amis Ricard, Kronenbourg et autres Johnny Walker. On les a pourtant prévenus, loi Veil, loi Sapin même combat : l'alcool nuit gravement à la santé. C'est même la pire des drogue, elle dépasse l'héroïne selon une étude publiée dans The Lancet et rélègue le LSD au rang de « drogounette ». Benoît n'en a cure : se murger, ça désinhibe, ça rend joyeux et quelquefois même ça permet de baiser en oubliant son préservatif. Vertigineux.

 

Des bouchons sur la route du succès

 

Benoît Schmider, lui, il y va à fond les ballons, fait sauter les bouchons, déguste du Saint Estèphe, du Ruinart, s'envoie de la vodka, biberonne en un mot. Comme un bébé précipité dans la vie, il est fragile. Il reçoit les honneurs de Stratégies ou de CB News ou des Echos, du Festival de Cannes de la pub, de ses pairs et surtout atteint, les plus hautes responsabilités quand il est nommé vice-président en charge de la création d'une grosse agence. Il est titré comme un grand cru, palmé, primé, récompensé. Il fait péter l'Infinity* professionnelle en toute occasion, il conduit avec « 2 grammes d'alcool dans le sang », ajoutez à ça 1 gramme de coke et il défonce sa voiture de fonction : 3 000 euros qu'alignera le directeur financier. Benoît ne peut plus travailler, les mauvaises langues, bien souvent ses ex-lèche cul, soutiendront qu'il est devenu imbuvable. « Il est bien loin le futur Séguéla », assène-t-il, lucide.

 

 

La petite eau

D'ailleurs, il doit quitter son poste, il s'exile au Japon mais il est repris par ses démons, puis c'est l'Ukraine et sa redoutable « Petite eau **». Incapable de relancer sa carrière à l'étranger, il rentre à Paris. Il ajoute à sa collection de substances, les anti dépresseurs et les tranquillisants. Veut en finir. Il choisit « le cocktail Dalida ». Là, il débouche le Rivotril, le Tercian et la Méprozinine, et deux bouteilles de St Emilion. Cet abus le sauve, il vomit son mélange. Son plombier le trouve inanimé et le rend à son abominable vie.

 

un café, l''addition, et un jus de blé

open bar010-copie-1

 

Schmider décide de régler ses comptes à l'alcool gratuit. Il consulte un sage: « Avant je voyais mon étoile, maintenant, je ne la vois plus », résume-t-il joliment , et devient un habitué des cours de développement personnel, met les mains dans la terre glaise, trouve une nouvelle copine. Désormais, il verse dans la sobriété. Pas une fois, il ne connaît le moindre état de manque : « Je ne suis pas un vrai alcoolique, dit-il, et je n'ai jamais bu le matin », c'est un signe. Cette fois la coupe reste vide et Benoît trouve sa rédemption. Il se rince au jus de blé, écrit cet « Open Bar » et affirme que sa vie désormais n'est faite que de « d''heures heureuses*** ». Cet ouvrage est un « petit livre » mais ô combien gonflé de vérités. Schmider en est content. Que le premier qui n'a jamais pris une cuite lui jette le premier verre. « Open Bar » à lire cul-sec.

 

Open Bar

Benoît Schmider

Editions Sans Filtre

La Fnac, 8 euro

 

* Carte de crédit qui autorise d'importants découverts

** Traduction française de « vodka »

*** Traduction française de « Happy Hours », ce moment où dans les bars les consommations sont moins chères

olivia's face

 

Copyright : Olivia van Hoegarden

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 15:59

les-rois-des-belges009.jpgAvec « La spectaculaire histoire des rois des Belges », l’écrivain Patrick Roegiers nous livre ses « Rois maudits » à la sauce plat pays. L’auteur, romancier et non historien, comme il aime à la préciser, trempe sa plume dans une encre sarcastique. Il lâche avec colère des mots acides, issus de son irrésistible idiome francophone, insérés au coeur d’une langue impeccable. Egratigne au passage Flamands, Wallons, rois, reines et politiques. Il cancane, ricane, ne respecte rien ni personne, pas même le bien-aimé roi Baudoin dont il salue pourtant le savoir-faire évident. Il moque sa pseudo-abdication de quelques heures qui lui évitera de ratifier la loi autorisant l’avortement en Belgique.

 

Etranges rois étrangers

 

Roegiers se plaît à rabattre la superbe de ces rois venus d’ailleurs. Léopold Ier de Saxe Cobourg-Gotha, un Allemand naturalisé Anglais, manqua le trône d’Angleterre car son épouse, qui en était héritière, mourut en couche et perdit le fils qui eut régné sur l’Empire britannique. Ce fut Victoria qui prit la place. L’auteur raconte comment en secondes noces, Léopold épousa la fille du roi de France. Elle lui donna un fils qui décéda aussi.  Et ainsi la tragédie continue sans attendrir l’auteur qui nous décrit les descendants. Léopold 2 : , roi visionnaire, bâtisseur, colonialiste et méprisant. Le Congo belge, où il laissa perpétrer des génocides atroces sous prétexte d'évangélisation, était sa propriété privée, il la légua à son peuple qui le haïssait. Lui aussi perd un fils et doit ainsi passer la couronne à un neveu. Ce sera Albert 2, celui qui inonda la Belgique pour empêcher l’Allemagne de l’envahir, en vain.

 

Dimanche tragique 


Albert 1 meurt comme un plouc, seul,un dimanche en pratiquant  la varappe à Marche-les-Dames. Il laisse le royaume à son fils, un autre Léopold, le troisième, lequel s’empresse de tuer sa femme, Astrid, dans un accident de voiture, puis de perdre la Belgique lorsque se déclare la Seconde Guerre mondiale. La direction du pays revient d'abord à Charles, le frère de Léo 3, surnommé le Régent, travesti et homosexuel notoire. Puis, Léo qui vit richement en Suisse, avec sa somptueuse épouse, Liliane de Réthy et leur progéniture,  se remémore qu'il a un royaume sur le feu et il revient à Bruxelles où personne ne lui pardonne d'avoir vécu dans le luxe tandis que ses braves sujets trimaient dans les camps de prisonniers allemands. Il passe donc le sceptre à Baudoin en 1950.


Crépage de chignon

 

A la mort prématurée d'icelui, causant par là même un grand chagrin à Fabiola qui ne va plus être reine stérile ni une reine du tout. Elle s'adonne à une religion sectaire et doit laisser sa place à son haïssable belle-soeur avec qui elle se crèpe le chignon depuis 1960. Le frangin à Baudoinke, Albert 2, monte sur le trône en tremblant et en 1993. Roegiers s’ingénie à remuer le stylo dans les plaies de cette royauté étrange, préfabriquée, fragile dans le temps, au sein de laquelle jamais les Flamands n’auront supporté de vivre. A l’heure où la Belgique est sur le point d’exploser, il est intéressant de constater qu’à sa tête, a gouverné une dynastie composée de personnages troubles, peu attachants, sauf Baudoin peut-être, égoïstes, infidèles…comme des rois et marquée par le drame. Ce ne sont que caprices, reines bafouées ou nymphomanes, infertilités, maladies, paranoïa, dépenses somptueuses, enfants illégitimes, séparations honteuses, guerres… Les rois des Belges n’en ont cure. N’est-il pas vrai que le roi et la reine actuels, Albert et Paola ont été séparés pendant dix-sept ans et ont chacun de leur côté, un enfant naturel? Ainsi, le roi Baudoin éradiqua la loi salique pour permettre à la jeune princesse Astrid, deuxième enfant d’Albert 2, d’entrer avec ses rejetons dans la succession royale. Il coupait ainsi l'herbe sous le pied de l'affreux prince-voyou  qui se laisse graisser la patte par tout les affairistes en quête d'un parrainage royal : Laurent de Belgique, fils naturel du patron de Martini, Vastapane, le relégant ainsi au dernier rang des héritiers au trône.

Spectaculaire histoire, certes! Roegiers en révélant les secrets d’alcôve, les manies, les faux cheveux, le maquillage, les souterrains, les portes dérobées, les coucheries, la folie, veut-il nous dire qu’il aime ses prestigieux héros poursuivis par la malédiction? Non. Il aime la bizarre Belgique, ce tout petit pays toujours en rupture de ban!

La spectaculaire histoire des rois des Belges...doit se trouver en solde sur Amazon.fr.

A sa sortie, il coûtait 22 euro.
Patrick Roegiers, éd. Perrin.

Copyright : Olivia van Hoegarden toujours belge mais qui se soigne depuis 40 ans dans un climat plus sain : la France.

olivia's face

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 14:33


 olivia's faceRécemment, j'ai eu à corriger un bio de  Alejandro González Inárritu, j'ai donc voulu connaître ses films. Passons rapidement sur  « 21 grammes », un je-ne-sais-pas-comment-ça-s'appelle avec le primesautier Sean Penn et l'incommensurable Charlotte Gainsbourg méconnaissable ; attention ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écris, j'adore Charlotte sauf lorsqu'elle chante du Beck et qu'elle joue dans « Antichrist ». Alors, je me suis adressée à mon pourvoyeur, mon fils à moi, pour savoir s'il avait autre chose dans sa dvdthèque. Après consultation de son Rolodex, il m'a sorti Babel. Il m'a encouragée à le visionner sur le champ : « C'est nul à chier »

Préambulo


Je me souvenais de la critique de Télérama, et selon mon magazine catho-bobo-intello de gauche préféré : Brad Pitt n'a jamais été meilleur.  Ils ont pas vu "Seven".?  A vous faire croire que Brad a un rôle dans ce film, je croyais qu'il se contentait d'être là . Il pleure, ok, il empêche sa femme de saigner (elle a pris une balle tirée par un gamin marocain, provenant d'un fusil offert par un chasseur japonais dont la fille sourde-muette est également un peu nympho, bref).  Brad aide aussi Cate Blanchett, à faire pipi, comme si s'abaisser à des gestes aussi triviaux donnaient de la profondeur au rôle. Il montre des photos de ses gosses au guide qui l'a accueilli dans son bled en attendant qu'un magnifique hélicoptère américain vienne à son secours.  C'est à portée de n'importe qui.

Au préalable, un vétérinaire a recousu Cate Blanchett à vif, sans lui donner quoi que ce soit pour l'anesthésier, évidemment, sinon çaserait pas drôle... Cate crie, of course. Mais Bon Dieu, pourquoi prendre Cate Blanchett pour pisser, saigner, crier et se faire recoudre par un vétérinaire marocain? On la voit à peine. Paris Hilton aurait parfaitement fait l'affaire. Après, on lui met une attelle et une vieille Marocaine lui fait fumer un truc qui l'endort (pourquoi elle ne lui a pas donné avant qu'on la recouse, bordel?).

 

Marroco


Chaque séquence ne dure que quelques minutes à la fois, c'est pour éviter qu'on comprenne l'intrigue, sinon je vois pas . Pendant ce temps là, un Marocain vend un fusil à un autre Marocain. Là, c'est sans doute tourné au Maroc. Très con, il file le fusil à ses mômes pour tuer les chacals qui bouffent les moutons. Attention, les deux mômes sont encore plus cons que leur père, car ils se battent pour savoir jusqu'où peut tirer le fusil. Ben, jusqu'à un bus où il y a Brad et Cate, banane ! Et c'est le début de leurs ennuis à tous. Car quand t'es un pauvre petit con de Marocain qui tire sur une Américaine, t'as intérêt à numéroter tes abattis et à creuser ta tombe.

 

Sombrero


C'est pas tout, des gosses qui n'ont rien fait ceux-là, il y en a deux autres à San-Diego, Etats-Unis, donc, l'intrigue ne se déroule pas QUE au Maroc. Ils ont une nounou mexicaine qui doit aller au mariage de son fils. Oui mais, les parents ne sont pas là, alors, elle décide de les emmener avec elle au Mexique illégalement. Dis donc qu'est ce qu'on voyage dans ce film ! Mais qui sont ces parents et pourquoi ne sont-ils donc pas de retour pour prendre soin de leurs putain de mômes? Meanwhile, la petite Japonaise se fout à poil devant un flic parce qu'il a l'air gentil au moment où il se présente à son domicile. Elle a une vie de rêve cette gamine dont la mère s'est suicidée, dont le père n'est jamais là et de surcroît est suspecté par la police...Elle fait tout ce quelle peut pour se faire sauter, la niakoué, hélas, elle n'y arrive pas, elle croit que c'est parce quelle est muette, c'est juste qu'elle est trop jeune, trop immature, si on suit bien le montage, on comprend que ça fait partie du film.

 

Mexico


C'est tellement irritant que je vous donne la clé de l'énigme. Le père de la Japonaise est chasseur, sa femme s'est probablement suicidée avec son fusil. Il va chasser au Maroc. Il offre son fusil à son guide. Le guide vend le fusil à un autre Marocain contre 500 dirhams et une chèvre. Vous me suivez? L'acheteur laisse ses deux mômes garder les moutons avec le fusil. L'un des mômes tire sur le bus dans lequel il y a Brad et Cate) ; en fait , la nounou emmène au Mexique les enfants de Brad et Cate, manque les perdre en plein désert, la Japonaise se jette nue sur le joli policier mais se réconcilie avec son père. Les flics marocains sont dûment mandatés pour retrouver les agresseurs de Cate, donc ils tuent le petit Marocain qui n' a  pas tué Cate puisqu'elle n'est même pas morte et que c'est l'autre petit frangin qui a tiré. La nounou mexicaine est expulsée vers le Mexique, logique.


Moralité zéro.


Les beaux Américains s'en sortent. Les pauvres Marocains sont tabassés, la pauvre Mexicaine est bafouée. On cherche Altman, on cherche une fin stupéfiante à la M'Night Shimalayan. On espère que la musique arabisante va tourner Enio Morricone. Makache.

 

Et hop ! C'est la fin. Et cette histoire a  été bombardée d'une méga ration d'Oscars, de Césars et autres Golden Globes!

Méga ration de crise de nerfs.


Copyright. Olivia van Hoegarden

 

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 09:35

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Samedi

Je dois rédiger un papier, à la bourre comme toujours, pour conjurer mon stress, j'engloutis 4 plaquettes de chocolat comme ça, juste le temps d'écrire le mot « beurk. ». Mon fils métaleux chante à Nantes.

milka-2.PNG

Dimanche

 Comme il se doit agenouillée...devant la cuvette des chiottes pour ce qui se révèle être la gastro du 21e siècle. Et assise aussi, car je ne suis plus qu'un tube digestif et quand ça se bouscule aux portillon des deux sorties, il y a mouvement contradictoire, une sorte de grand huit du petit coin, c'est vertigineux. Je descends vers 14h00 chercher de l'imodium et du motilium et du spasfon lyoc aussi. Dans la cuisine, je trouve mon mari entrain de laver la vaisselle, éructant qu'il en a marre de faire la bonniche, qu'il tient cette maison à bout de bras depuis 6 ans, que la gastro a bon dos, que la Foxie a une infection urinaire et qu'elle pissé sur tous mes kilims et hop, je le pousse de son évier pour vomir dedans, le voilà bien obligé de me croire. Je jure que je ne boulimiquerai plus jamais sur le chocolat Milka au bon lait des Alpes et je remonte me coucher fissa. Quand mon époux vient se mettre au lit, je dors à poings fermés, lampe de chevet éteinte, la bouche entr'ouverte avec un léger filet de bave qui tache mon oreiller. Oui, la vieillesse est un naufrage. L'homme, indifférent à ma souffrance regarde les 3 épisodes d'Inspecteur Murdoch, le must du dimanche soir...Ma fille qui est au Palais des Sports pour voir Dracula pour la 15 e fois, nous laisse son labrador, Sunshine, à garder.sunny.PNG Quand elle rentre, à 1h25, Foxie hurle comme si on était cambriolés, ça réveille tout le monde. Exit, Sunshine qui rentre dans sa « maison ». Repos jusqu'à l'heure des croquettes vers 7h...Mon fils métaleux revient de Nantes. Foxie aboie, Olivier pousse des jurons. On se croirait à Médrano.

 

Lundi

O bonheur, j'ai perdu 2 kilos ! Ben oui mais je ne peux pas avoir une gastro tous les jours, il paraît que c'est puni par la loi, et je ne peux pas non plus rester sans manger quoi que je pourrais me modérer, mais non, les Ricains me submergent de synopsis à corriger, donc sandwich Daunat sur le clavier. Le soir, j'ai repris les 2 kilos. foxie.PNG

Je traîne aussi la chienne chez le véto, elle y met du sien toutes pattes enfoncées dans le sol pour ne pas monter sur la table d'examen. La prochaine fois, je l'emmène chez le gynéco, elle va connaître son bonheur. Pikouze, antibiotiques, Spasfon, on dirait moi hier. Elle reçoit son biscuit pour chien, après c'est la galère pour la faire remonter dans la bagnole et me revoilà avec un pull en poil de chien. Ma fille ne va pas voir Dracula, c'est relâche, elle dort pour rattraper son retard de sommeil.

 

Mardi

Je vais à Paris, boulevard de Clichy, une voiture recule pour se garer et fracasse ma précieuse calandre. Je sors hors de moi et la dame teinte au henné rouge vif me dit : « Ben oui, ma grosse, quand on vient de banlieue, faut savoir maîtriser son véhicule.. ; »

pute.PNGJe lui réponds en toute distinction : « C'est vrai que tu es du quartier, sale pute, le trottoir ça te connaît. » Et voilà comment on les calme. La journée se termine sans encombre par la studieuse correction de quelques synopsis : « Les femelles dinosaures ont aussi des règles », « Chinchilla contre Capitaine Flam » et « Les Vénusiens en RTT », culturellement, j'ai l'impression d'avancer vachement. Ma fille est au Palais des Sports, Foxie aboie quand elle rentre.

 

Mercredi

Mon fils ricain arrive de Roissy à 6 heures. Il dit bonjour et va se coucher, je le réveille à midi, je me fais engueuler parce qu'il a encore envie de dormir, je le réveille à 16h, je me fais engueuler parce que je ne l'ai pas réveillé à midi.

citrate548.jpgEntre deux réveils, je dépanne une copine sur un free-lance, ça me stresse, je me refais une ventrée de 4 plaquettes de Milka au riz soufflé. C'est armée de mon Citrate de Bétaïne que je combat le « beurk » qui me guette. Mais je ne perds pas un gramme. Ma fille ne va pas voir Dracula, elle se repose seule dans sa chambre. Je torche Sunshine.

 

Jeudi

Mon mari achète deux pots de confiture pour « les enfants » ce qui signifie que je n'ai pas le droit de mettre le doigt dedans. Pourtant,fraises.jpg

j'ai encore un texte à torcher, je torche aussi le pot de confiture de fraises. C'est bonne maman qui va être contente. Mon fils métaleux m'invite au chinois du coin : « Le Gourmet de Pékin » anciennement « Le Mandarin », ceux qui savent comprendront. Je prends un panier de trois boulettes vapeur c'est diététique puis j'enfile deux café liégeois, ma chose préférée de la Belgique. Le soir, je joue mon anorexique et je déguste du bout des lèvres un fromage blanc Monoprix 0 %. Mon fils ricain joue à Stuttgart, il prend le train pour Stuttgart. Il ne dort donc pas cette nuit-là. Ma fille est allée voir Dracula, elle a des places gratuites. Sunhine in, Foxie out, aboiement, cambriolage. On se rendort.

 

Vendredi

Mon fils ricain revient de Stuttgart, il se couche immédiatement.

Je déjeune avec ma meilleure et ravissante amie Sylvie. Je prends un panier cafes-liegeois-recette-cuisine.jpgvapeur, deux cafés liégeois. Elle demande si elle peut avoir des petites ombrelles en papier pour amuser ses petits enfants. Et comme elle le remercie de son magnifique sourire, le patron lui répond : « C'est toujours un plaisir de servir une aussi jolie dame. » Il m'offre un saké, je le remercie avec mon plus magnifique sourire, il répond : « C'est toujours un plaisir de servir une vieille cliente. » Bim, prends ça dans ta gueule. Je rentre, mon ricain dort toujours, pourtant, il se lève car il va jouer à Rotterdam donc il prend le train pour Rottterdam. Il revient le lendemain et file se coucher car il a fait tourner les platines jusqu'à 6 dum' et il n'a pas dormi dans le train. Mais il me rassure, voilà, c'est fini maintenant, il est la pour être avec moi, en famille, sauf que bon, là, il va dîner chez son père. Avoir plusieurs enfants, dirais-je en conclusion, c'est une grande joie faite de tout petits moments de bonheur, ce qui se produit quand on se croise dans le couloir.

confiture-abricot.jpgLa semaine prochaine, débarque le jeune papa, la jeune maman et la jeune Louna, Miss Sourire, ça nous promet encore de beaux sujets de réflexion. Ma fille est au Palais des Sports, Sunshine saute sur mon ventre, Foxie aboie, Olivier rogntudju. Tout rentre dans l'ordre. Demain, je le jure, je fais sa fête au pot de confiture d'abricot.


 

Copyright : Olivia van Hoegarden.olivia's face

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 16:32

 

Samedi 

_DSC7261.jpgEn dépit de mon manque de goût pour les sorties, je vais voir une expo ou ce qu'il en reste puisque c'est la veille du décrochage, j'ai bien évidemment manqué le vernissage. Mais les deux tauliers de la galerie virtuelle SHAG, GG et PAG ne m'auraient pas pardonné de ne pas venir. Et puis, pour une fois que c'est à Boulogne-Billancourt et pas au fin fond du 20e arrondissement, je ne vais pas faire ma sucrée, je peux sortir ma Touring de 1993, nettoyée de la veille, au lieu de faire péter le ticket chic, certaine de trouver une place pour me garer.

 

 

 


D'abord m'habiller correctement. J'abandonne mon t-shirt Mickey si troué que même mon mari fait semblant de ne pas me connaître au lit. Adieu aussi mon confortable pantalon en polaire, cadeau de Noël de mon fils à moi (le Ricain) et qui ramasse si bien les poussières. J'enfile ma robe en poil de chien. A la base, elle était en cachemire de chez les sœurs Freego, mais c'est un matériau qui éprouve une telle affinité avec le pelage canin que c'est à se demander si Foxie et Sunshine ne dorment pas avec dans leur panier. Bon, je troque mes chaussons à noeud-noeud, zébrés fauve et noir en acrylique que j'ai achetés chez « Tout à deux euro » et dans lesquels mes doigts de pied frétillent d'aise, contre de correctes bottes en cuir. Attention, Boul-Bil, j'arrive. Et je vous passe l'A13 bouchée (il est 16h), la pluie, le froid. Arrivée avenue André Morizet, je fais une génuflexion morale devant les locaux de Young & Rubicam, une agence de publicitéou j'ai laissé une partie de mes plumes mais pas de mes kilos, la vie est injuste. Je m'engage dans la rue d'Aguesseau où siège la Blanchisserie, le lieu de l'expo où s'échangent des biens culturels contre chèques, espèces, enfin toutes sorte de choses qui rémunèrent les artistes. Alors que je tourne depuis une demi-heure pour trouver une place de stationnement, je réalise que, horreur et damnation, c'est samedi en période de Noël et que les Boulonnais comme les Versaillais ou les Neuilliens font la queue chez Hédiard, Gap et autres Jacadi.

touring photo

C'est à ce moment qu'un grand nuage de fumée blanche jaillit de mon capot avant, pas capot arrière, c'est un break, je me dis Habemus Papam puis Habemus Merdum et muchos pesetas chez el garagisto. Deutshe Qualiteit (oui, je suis douée pour les langues), j'aurais peut-être dû m'étonner que depuis de nombreuses semaines, une petite lumière rouge clignotait pour me signaler qu'à l'évidence ma caisse était en manque. C'est donc bien fait pour ma gueule. Mais comme je ne suis pas du genre à paniquer pour si peu, je roule jusqu'à une place livraisons, pile poil devant chez Nicolas. Là, je constate que je n'ai pas mon bordereau d'assurance pour appeler l'assistance dépannage, je l'ai confondu avec une ordonnance d'anti-dépresseurs. Puis, miracle comme je cherchais de quoi inscrire sur le tableau de bord « voiture en panne », je tombe sur l'assurance que j'avais laissée traîner dans le vide poche entre le gilet jaune, le triangle et l'extincteur. J'appelle, miracle, le dépanneur est là dans une demi-heure, tant mieux parce que c'est pas tout ça, mais j'ai une expo sur le gaz. Je ne sais pas si vous imaginez ce que c'est qu'un semi-remorque bloquant l'avenue Jean Baptiste Clément avec toutes les bagnoles qui sont déjà en double fille et les mémés dont les cabas sont pleins de saumon, de foie gras et de Montbazillac. J'ai envie de rentrer sous terre. Mais le conducteur est jovial, il m'explique que c'est le radiateur, tiens il y a un radiateur sur ma voiture, 18 ans que je roule avec, c'est comme moi, elle n'a jamais réclamé une goutte d'eau. Le brave chauffeur me dit : « Ne l'envoyez pas chez BM, madame, vous allez payer le prix fort, alors que je peux la porter chez Elan, un petit mécanicien que je connais et qui va vous faire ça aux petits oignons » (et probablement me filer un petit quelque chose pour me fournir en clientèles diverses). N'importe quoi pourvu qu'on me répare ma bagnole et que je puisse aller Shaguer en toute tranquillité. C'est à deux pas. M'y voilà, c'est vide mais il y a là deux beaux garçons qui m'accueillent avec une grande gentillesse. Ce sont des Zamis Facebook mais je ne les avais encore jamais rencontrés. Merveille, PAG m'offre une bière en direct de la tireuse à Heineken qui se trouve derrière le bar. Oui, la Blanchisserie a été un restau où on dégustait du jambon coquillette infâme, maintenant c'est une galerie pour nourrir les yeux de jolies choses qu'on accroche aux murs.

Rouault.PNGBon, c'est de l'art contemporain, Lichtfaktor, Rouault, Akinao, les autres j'ai oublié mais vous pouvez vous tenir au jus en allant sur http://s-h-a-g.fr .Seriously Hazardous Art Gallery, je m'étonne que vous n'ayez pas trouvé tout de suite ce que cachaient cet acronyme. Je ne sais pas ce qu'ils avaient fumé quand ils ont trouvé ça mais ça devait être du bon. L'expo elle est bonne comme elle est bonne ma copine VEG, telle un volcan en éruption, quand elle arrive et qui nous secoue car entretemps, GG nous avait fait passer du Ruinart, rendant ainsi hommage aux origines champenoises de mon mari à qui j'ai téléphoné et qui m'a obligeamment indiqué le trajet qu'il faut faire pour rentrer en transports (aller au pont de Sèvres qui est à 3 kilomètres, prendre un bus jusqu'à la Def, puis un TER pour rentrer à La Celle Saint Cloud) mais n'a pas un instant proposé de venir me chercher. Tant pis, c'est VEG qui me ramènera après avoir moralement dévalisé la boutique. Elle a une Porsche, juré je n'avais jamais mis mon auguste postérieur dans une Porsche, comme quoi à tout âge, il y a des premières fois.

 

Si vous voulez savoir de quels autres talents sont dotés PAFet GG, allez sur Facebook ou découvrez leur blog « Après la pub » pour l'un, Postive blog, pour l'autre.

www.pagillet.over-blog.com

www.positiveblog.fr

http://s-h-a-g.fr

 

Dimanche

Bosse bosse, taf taf, tape tape, editing, editing, aïe aïe mon coccix

fracassé il y a quelques semaines en m'évanouissant dans ma salle-de bain.

 

Lundi

drapeau amérixainJe corrige pour une boîte américaine, des synopsis de films aussi débiles que « Constructor contre Jésus-Christ » et les « Triceraptors de l'espace », ou encore « L'attaque des voleurs de sépultures gréco-antédiluvens » et même « Ben Hur ». Je ne chôme pas croyez-moi et ils en ont pour leur pitoyable argent. Coccix en capilotade. Je récupère ma voiture à Boulogne, bim ! 500 euro, ceux que je viens justement de gagner.

 

Mercredi

Je dors jusqu'à 14h40. Vivement ce soir qu'on se couche.

 

Jeudi 

Je lis un roman policier prêté par ma belle-fille qui est bretonne. Les enquêtes de l'inspecteur Mary Lester dans le Morbihan.

rompol008

Vendredi

Je vais chez le coiffeur et j'en sors en haïssant ma tronche. Dans la foulée, j'arrive une heure en retard pour déjeuner avec un ami de 40 ans, SC. Il veut que je lui explique comment ça marche sur overblog. Ben, je croyais que je savais, mais je ne sais plus tellement. Et dire que j'ai repris deux fois une crêpe beurre salé caramel. Je mets encore une heure pour rentrer chez moi, mon mari ne s'aperçoit même pas que je suis allée chez le coiffeur. Au début où on se connaissait, au moins, il me disait : 'T'es allée chez le douilleux ? » et de s'émerveiller sur ma nouvelle coiffure. Au terme de cette trépidante semaine, alors que je me couche avec difficulté, coccyx oblige, mon mari me dit « Tu devrais perdre un peu de poids, ça soulagerait ton dos. » Je viens de perdre 20 kilos.

olivia-s-face.PNGJe mène une vie de rêve.

 

Copyright : Olivia van Hoegarden

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 19:30

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S'il y a quelqu'un, moi la première, dont on a tous peur, c'est bien de cette saloperie de mort. Cocteau disait que le suicide est le seul choix qu'on ait dans la vie, le mien serait plutôt d'être immortelle enfin pendant au moins cent ans. Quoi que...il y a une étreinte dans laquelle je veux bien m'éteindre, c'est celle du plus brillant des expat moscovites, selon mon baromètre personnel qui affiche les températures que je veux. L'homme se nomme Franck Vinchon.

 

Alors, embarquez sur le Styx guidé par ce costaud qui embroche laFranck_7_b-w.jpg Faucheuse neuf fois sans peur ni reproche, à bord de ce cercueil de nouvelles où l'auteur nous réduit tous en steak tartare, en cendre, en petit bois, c'est dire s'il mouline. L'esquif s'appelle « Tranches de mort ». La virulence de ses mots adoucit nos mœurs mortifères, l'humour vache, sans pitié, les innombrables références sportives, musicales, livresques, artistiques, gothiques nous laissent flotter sur un velours de rire... Tiens, ce n'est donc que ça la Mort ? Se noyer en laissant couler l'eau dans une salle de bain étanche, s'abandonner aux cornes d'un taureau andalou, se crasher en vampire dans un grand cimetière de Hollywood alors qu'on s'est pris toute sa vie pour Bela Lugosi, vibrer au son des accords amoureux de Bernard et des comédies musicales, se gausser des ratages de Dusty candidat malchanceux au suicide ? Mais c'est rien du tout la Mort, au contraire, y a rien de plus de gondolant. Bon, enfin, « Tranches de Mort », c'est si extravagant que c'est un peu « ça n'arrive qu'aux autres », NIMB (Not In My Backyard), « pas de ça chez moi » bien que, à y regarder de plus près, la Mort, j'ai l'impression qu'elle m'angoisse un tout petit peu moins quand même.

Parmi toutes ces excellentes nouvelles, il y a en a une qui est ma petite chouchoute : « Les morts sont fatigués ». Sous la forme d'un journal, elle narre la grandeur et la décadence d'acteurs de seconde zone, spécialisés dans le gore. Ils n'ont que des malheurs, c'est à se tordre. Evidemment à la fin, le héros, Abraham, meurt, what else , victime d'un mécréant de producteur à l'accent français que l'on devine être Messier ou Lescure à l'époque du French Revival d'Universal. L'employé du cimetière, Gonzalo, concocte pour Abraham, cette flamboyante épitaphe :  « Ombre ou lumière, je n'ai jamais pu choisir » et de conclure pour l'édification du lecteur : « Voilà l'épitaphe que j'ai gravée sur sa pierre tombale. J'avais retrouvé son journal intime et je pense qu'il aurait aimé. Demain matin , c'est moi qui la scellerai pour toujours. Je ne pense pas voir beaucoup de monde. Je mettrai quand même mon plus beau costume sombre. Il le mérite plus qu'aucun autre. »

Oui, il y a de la tendresse dans l'accomplissement du plus ténébreux des destins vus par Franck Vinchon. Et je m'en suis réjouie plusieurs nuits de suite au creux de mon lit douillet. MDR.

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Franck Vinchon est un brillant trentenaire français, il a bossé dans des agences comme Saatchi&Saatchi ou Young&Rubicam. Il y a 5 ans, il s'expatrie à Moscou, histoire de mettre quelques glaçons dans sa vodka. Au début, il pense qu'elle est est un peu fraîche quand il la teste du bout de la langue mais une fois qu'il est plongé dedans, il la trouve vachement bonne et on ne peut plus l'en faire sortir. Au passage, il travaille comme directeur des stratégies chez Pubskaïa Conseil ou Lapinsky and ass, franchement, je ne sais pas mais je sais qu'il y réussit parfaitement.

De-MortRL--2-.jpgLe mieux, c'est que cet homme orchestre a créé un collectif d'art contemporain, Ipeka qui permet à de jeunes talents de se faire découvrir, je crois qu'il a aussi un groupe de rock, et un webzine en pdf, Unleash, vous lui demanderez quand vous le verrez. A ma connaissance, c'est le seul commercial qui soit romancier à l'instar de ses potes publicitaires créatifs, Lafitte, Delacourt, Ohayon, Desmazières,Flippo, Auvray et quelques autres dont je vous ai déjà parlé. Ce dont je suis sûre, en revanche, c'est que Franckie dédicacera « Tranches de mort », ce mercredi dans un bar près de la Villette. Alors, je vous laisse, je vais me faire belle, j'en ai pour un bon moment, faites moi confiance, je sais de quoi je parle. Et puis, le temps que je trouve une rue dans le 19e arrondissement, j'ai intérêt à faire chauffer ma troïka un peu en avance. Vas-y Franckie, vas-y, tu parviens à me faire déplacer au diable, c'est la classe internationale. See you à @ l'Escargot, baby.

 

Copyright : Olivia van Hoegarden

 

Tranches de Mort

de Franck Vinchon

159 pages

17 euro sur amazon.com

Copyright photos : Olivia van Hoegarden et Ja'Bagh Kaghado/Brainstorm Management

 

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 15:01

 

csiwyzn0Parlez-vous le BAP ? Pas encore, mais les examens et la remise du prix, c'est pour mars, vous avez le temps de céder au chant du buzz ou le créer vous-même comme vous savez si bien le faire. Tant qu'il y aura des bouches et des oreilles bien ouvertes...

 

Vous qui cherchez à vous faufiler dans les méandres de la publicité, un monde où les jeunes veulent la place des vieux et où les vieux préféreraient que les jeune crèvent la gueule ouverte plutôt que de lâcher leurs prébendes, il y aura bientôt un outil indispensable. Il vous permettra de ne pas passer pour un vulgaire touriste dans cette impitoyable jungle où tous les coups sont permis. C'est la méthode Assimil revisitée par une langue de pub avec qui on apprend tout facilement. Le BAP, autrement dit, le Babette Auvray Pagnozzi (prononcez pagnoooozzi per favore), est le langage qui va vous ouvrir quelques portes où vous vous faire la courte échelle pour passer par les bonnes fenêtres. Agrémenté d'un sérieux guide des lieux, cela donne le Kit de survie du publicitaire.

Ce bébé, une longue gestation de 3 ans de travail acharné, naîtra pour de bon au mois de mars aux Editions Eyrolles. D'ores et déjà une armée de fées créatives et talentueuses se sont penchées sur sa couverture. En effet, Babette, l'inventeure du Jour Sans Pub et taulière du blog historique éponyme, a lancé un concours auprès de DA et de graphistes qui n'ont eu que quelques jours pour « cracher » une couve qui déchire (mais à traiter avec respect). La short list est désormais révélée (voir sur Facebook, la page Langue de Pub créée à cet effet). Résultats d'ici quelques jours.

Bon, j'en oublierais presque de vous parler de Babette. C'est vrai, je la connais depuis 23 ans et elle ne cesse de me stupéfier par sa capacité à exister en permanence Out of the box, à pousser les murs. Tour à tour joueuse de foot, danseuse, peintre, directrice de création en Italie, son pays natal, elle passe de l'autre côté d'un étrange miroir qui s'appelle l'amour et reprend tout à zéro en France. Elle se met à penser français, écrire et parler français comme même pas vous et moi, mieux. Son art de manier la langue de Philippe Michel ou de Jean-Marie Dru est digne de ces « monuments » de la pub comme elle les appelle. Rédactrice dans le groupe Havas, directrice d'agence, free-lance, éditrice, écrivain, prof, blogueuse émérite, elle cherche sans cesse à se dépasser et il lui reste du temps pour papoter ¾ d'heure avec une copine qui n'a pas le moral. J'arrête là sinon, je vais écorcher sa modestie et sa discrétion. En attendant que Langue de Pub sorte du four, ne vous gavez pas trop de mauvaises cacahouètes, vous aurez largement de quoi vous nourrir lors de la parution de cet ouvrage qui va devenir culte. Parfaitement. C'est mon blog d'abord et j'écris ce que je veux.

 

Copyright : Olivia van Hoegarden

 

 

http://www.lejoursanspub.fr/blog/

http://puisquemoije.over-blog.fr/

site auteur : http://babetauvray.free.fr/index.html

Page Facebook : Un coup de pied dans le cul de la pub et Langue de pub.

http://www.ferembach.com/cestquilescreas/redacteur/babette-auvray-pagnozzi/

 


 

 

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 19:12

 

csiwyzn0Parlez-vous le BAP ? Pas encore, mais les examens et la remise du prix, c'est pour mars, vous avez le temps de céder au chant du buzz ou le créer vous-même comme vous savez si bien le faire. Tant qu'il y aura des bouches et des oreilles bien ouvertes...

 

Vous qui cherchez à vous faufiler dans les méandres de la publicité, un monde où les jeunes veulent la place des vieux et où les vieux préféreraient que les jeune crèvent la gueule ouverte plutôt que de lâcher leurs prébendes, il y aura bientôt un outil indispensable. Il vous permettra de ne pas passer pour un vulgaire touriste dans cette impitoyable jungle où tous les coups sont permis. C'est la méthode Assimil revisitée par une langue de pub avec qui on apprend tout facilement. Le BAP, autrement dit, le Babette Auvray Pagnozzy (prononcez pagnoooozzi per favore), est le langage qui va vous ouvrir quelques portes où vous vous faire la courte échelle pour passer par les bonnes fenêtres. Agrémenté d'un sérieux guide des lieux, cela donne le Kit de survie du publicitaire.

Ce bébé, une longue gestation de 3 ans de travail acharné, naîtra pour de bon au mois de mars aux Editions Eyrolles. Il a d'ores et déjà un parrain prestigieux : Nicolas Bordas et une foultitude de petites fées créatives et talentueuses qui se sont penchées sur sa couverture. En effet, Babette, l'inventeure du Jour Sans Pub et taulière du blog historique éponyme, a lancé un concours auprès de DA et de graphistes qui n'ont eu que quelques jours pour « cracher » une couve qui déchire (mais à traiter avec respect). La short list est désormais révélée (voir sur Facebook, la page Langue de Pub créée à cet effet). Résultats d'ici quelques jours.

Bon, j'en oublierais presque de vous parler de Babette. C'est vrai, je la connais depuis 23 ans et elle ne cesse de me stupéfier par sa capacité à exister en permanence Out of the box, à pousser les murs. Tour à tour joueuse de foot, danseuse, peintre, directrice de création en Italie, son pays natal, elle passe de l'autre côté d'un étrange miroir qui s'appelle l'amour et reprend tout à zéro en France. Elle se met à penser français, écrire et parler français comme même pas vous et moi, mieux. Son art de manier la langue de Philippe Michel ou de Jean-Marie Dru est digne de ces « monuments » de la pub comme elle les appelle. Rédactrice dans le groupe Havas, directrice d'agence, free-lance, éditrice, écrivain, prof, blogueuse émérite, elle cherche sans cesse à se dépasser et il lui reste du temps pour papoter ¾ d'heure avec une copine qui n'a pas le moral. J'arrête là sinon, je vais écorcher sa modestie et sa discrétion. En attendant que Langue de Pub sorte du four, ne vous gavez pas trop de mauvaises cacahouètes, vous aurez largement de quoi vous nourrir lors de la parution de cet ouvrage qui va devenir culte. Parfaitement. C'est mon blog d'abord et j'écris ce que je veux.

 

Copyright : Olivia van Hoegarden

 

 

http://www.lejoursanspub.fr/blog/

http://puisquemoije.over-blog.fr/

site auteur : http://babetauvray.free.fr/index.html

Page Facebook : Un coup de pied dans le cul de la pub et Langue de pub.

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 10:32

hornorm-vip-blog-com-101642BradPitt01.jpgJe ne vais jamais au cinéma. Question de solitude, d’éloignement de la banlieue, de programmation - dans mon bled il ne passe que du cinéma iranien, je suppose qu’ils ont les copies pour pas cher - enfin, je ne sais pas. Mais parfois, il y a des films à la télévision qui se laissent regarder, par exemple, Cliente de Josiane Balasko avec Nathalie Baye tout récemment liftée. Je venais de lire le petit roman de la même : un scénar ficelé autour de sa famille, un rôle d’Indien pour son jules, de pétasse ado pour sa fille, une apparition pour Richard Berry. Bref pas de quoi se fêler les côtes mais quelques répliques bien senties. Et un demi happy-end en faveur de Josyane, la revanche de la boulotte sur la mince et tiens prends ça dans ton 36.

 

Télévision

 

Je dis ça mais normalement, je ne la regarde pas la télévision, on dîne trop tard, j’ai pas Canal, le ciné club ou Taddéï, on n’est pas couché avant une dum’, ça m’oblige à rester seule dans le salon, ça me fait grignoter, c’est très mauvais pour ma ligne. Et le chien demande toujours à sortir au moment le plus captivant. Si je la regarde dans ma chambre, mon jules, qui est proprio de la zapette, se passe Thalassa, les documentaires sur la Seconde Guerre Mondiale d’Arte et Le Public Sénat en boucle. Je préfère lire dans ces cas-là. Après, on s’étonnera qu’on dorme à l’hôtel du cul tourné. Mais là, l’autre soir, je ne sais pas ce qui m’a pris, sur France 2 il y avait Troie, Troy comme ils écrivent au début du générique. J’ai expédié le dîner, pris le contrôle de la télécommande et me suis pourvue en Taillefine aux fruits pour assurer la note sucrée. On allait voir ce que j’allais voir. Comme j’avais pris mes cachets et mes gouttes, le temps de voir débarquer Brad Pitt qui devait chanter comme Jacques Martin dans ma jeunesse : “Je suis le bouillant Achille,  bouillant Achille,  bouillant Achille…”, paf, je me suis endormie. Je me suis réveillée la bouche ouverte, frissonnante et j’ai foncé me coucher sans me laver les dents. Encore un film insupportablement doublé en français de raté. Mais, l’Illiade, ça remontait à mes Gréco-Latines de 1967 et je voulais absolument comprendre pourquoi elle avait eu lieu cette putain de Guerre de Troie.

 

DVD

 

En principe, des DVD, je n’en regarde pas non plus. Trop cher.  Ma fille a annexé le lecteur dans sa chambre pour regarder La petite maison dans la prairie, flemme d’aller en acheter un autre chez Happy Cash. Puis, faut aller à la Fnac de Parly 2 et franchement, je préfère me payer des bouquins. Mais mon fils à moi qui possède une solide collection de navets dont le Seigneur des anneaux, Harry Potter, X men mais aussi des Tim Burton, des Disney et des films plus profonds comme Inception ou Shutter Island – j’avoue un certain penchant pour Léonardo – oui car sans lire Télérama assidûment, je connais des noms d’acteurs et même de metteurs en scène. Par exemple Troie, ça pourrait être de Ridley Scott, mais je sais très bien que Ridley (oui, je l’appelais Ridley dans les années 80)  a déjà fait un péplum, Gladiator, et qu’il n’allait pas faire deux films de genre. Enfin, pour vous la faire courte, mon fils à moi à qui je confiais mon désarroi, m’a dit : “Mais Troie, je l’ai dans ma dévédéthèque, je te le file et tu peux choisir de le regarder en VO. “Yeah!,”, j’ai dit, j’ai récupéré le lecteur chez Poupette (c’est ma fille, je l’appelle Poupette, c’est pour la distinguer de mes autres enfants qui sont tous des garçons). Et me voilà, spectatrice diurne, à mater Troie. L’arbre de la connaissance me tendait ses fruits. Y avait plus qu’à. Vous voulez que je vous dise? C’est très simple à comprendre, je vais vous expliquer.

 

 

L’Illiade

 

C’est Hector et Orlando Blum, les fils de Peter O’Toole, roi de Troie. Ils trinquent avec Ménélas. Ménalas est marié avec Diane Kruger (la potiche du film). Orlando tombe amoureux de Diane Kruger, la pique à Ménélas et du coup, elle ne s’appelle plus Diane Kruger de Sparte mais Diane Kruger de Troie. Hector et Orlando partent ern galère rejoindre leur père. Ménélas, il l’a mauvaise. Il va voir son frangin, Agamemnon, le roi des rois de tous les rois de Grèce. Ménalas veut venger son honneur, Aga, veut dominer Troie. Il envoie un email à tous les autres rois de Grèce afin de les convoquer pour une croisière en mer Egée. Il lui faut absolument Brad Pitt, lequel  a été rendu invincible, sauf le talon, rapport à ce que sa daronne, Julie Christie , l’a fait tomber tout petit dans la marmite de l’immortalité. Sauf que, comme elle l’a rattrappé de justesse par le pied, il n’est pas immortel du tendon. Brad Pitt, vêtu de cuir noir est le chef d’un gang, les mirmydons,  des blousons noirs.  Ils se battent pour leur gueule à bord d’un bateau à la voile noire. Ulysse qui n’a pas encore entendu le chant des sirènes, se charge de convaincre Brad Pitt. Bon, c’est ok, Ulysse si c’est toi qui me le demande, je veux bien aller marsouiner en Egée pour récupérer Diane Kruger. Ils arrivent au pied des murailles de Troie.

D’abord, ils s’entretuent, puis Orlando, histoire d’arrêter le massacre, propose d’affronter Ménélas en combat singulier puisqu’au fond tout ça, c’est de sa faute. Il y va mais comme Ménélas est un méga mastard, Orlando ne fait pas le poids, il prend peur et court se réfugier dans les jupes d’Hector. Ménélas gesticule, Hector qui est sur les nerfs, tue Ménélas. Temps mort. Tout le monde récupère ses morts. Aga met  des pièces sur les yeux de Ménélas et on brûle son corps sur la plage.

 

Les Bronzés

 

Après, c’est assez confus, Aga veut venger son frère. Donc ils se battent de nouveau mais Troie ne se laisse pas faire. Alors, Ulysse qui n’est pas la moitié d’un con, il a une idée. Un matin quand les Troyens vont acheter leurs croissants, ils trouvent un immense cheval à bascule abandonné sur la plage. Plus la queue d’un Grec en vue. Les Troyens font rentrer le cheval pour le brûler et non pas pour amuser le fils d’Hector et d’Andromaque laquelle est tellement botoxée qu’il paraît que c’est elle qui a donné l’idée aux Egyptiens de faire des momies. Ces cons-là, au lieu de brûler le cheval séance tenante, ils vont se coucher. Mais ce n’est pas n’importe quel cheval, hein, c’est un cheval de Troie, une espèce de virus qui fait bugger tous les ordinateurs. A l’interieur au lieu de l’Intell Pentium, il y a des Grecs, Ulysse et Brad Pitt en tête. C’est le carnage. Brad Pitt tue Hector et balaye la plage avec sa dépouille attachée à son cheval. Andromaque est veuve, elle ne peut plus fermer l’oeil. Tout de suite après la coupure pub, Peter O’Toole, se rend en cachette chez Brad et lui réclame le corps d’Hector. Il lui met des pièces sur les yeux et fait brûler son corps sur la plage. Il ne manque plus que Jean-Claude Duss à la gratte genre ambiance pour chanter Michaël est de retour.

Juste avant ça il y a un moment où Hector qui n’est plus à prendre avec des pincettes, tue Patrocle par inadvertance. Patrocle c’est le cousin de Brad Pitt. Ah! La vache, tu parles d’une boulette. Brad, il est super vénère.

 

 

Apollon 13

 

Et puis, il y a un épisode un peu chaud. Brad dépucelle la cousine d’Hector, une certaine Bridélice qui au départ, pensait se consacrer au culte d’Apollon. Comme Angelina Jolie lui a refilé le tuyau, elle se voue au cul de Brad qui est beau comme Apollon. Et pendant ce temps-là, les dieux sifflotent en se limant les ongles et regardent ailleurs, rien à cirer de la Guerre de Troie. Les Grecs sont entrain de gagner. Oralndo qui n’en pas à une lâcheté près, fuit par un souterrain avec Andromaque, le bébé et Diane Kruger. Mais auparavant, il lui reste une dernière flèche, il bande et atteint Brad Pitt dans son talon déficient. Ulysse met des pièces sur les yeux de Brad Pitt et brûle son corps sur la plage. Tout ça sur une musique trop copiée sur Babel de Inirratù. Ca se termine comme ça. Le nom du réalisateur, c’est Wolfang Petersen et le scénariste, un certain Homère. Après ça, on se sent moins bête, croyez moi.

 

 

Copyright : Olivia van Hoegarden

 

 

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 21:42

Anna Rozen nous prête ses lunettes, c'est gentil.

 

 

Anna Rozen est myope mais sa plume a le regard perçant qu’elle prête à ses personnages. Des personnages qui sont sûrement un peu autobiographiques bien qu’ils n’existent que dans leur imagination ce qui revient à dire que cette délicieuse auteure se vit bien dans le dédoublement de personnalité comme on l’a vérifié depuis La Bombe et moi (Le Dilettante – 2008). Anna Rozen nous livre, juste à temps pour la rentrée littéraire, une trilogie  aux petits oignons, Je vous prête mes lunettes, où les sentiments étranges le disputent à des délires très personnels et à une très légère paranoïa.

 

J’aime pas les gouttes.

 

Une goutte qu’y a-t-il dans une goutte quand elle commence à dégouliner du plafond? Elle tisse sa toile comme l’araignée du coin, elle déborde naturellement dans la première nouvelle intitulée Amoureuse.  On y fait la connaissance d’une solitaire pleine de sollicitude pour elle-même qui d’une goutte fait un roman fleuve pour âme en mal d’eau de rose. Dès qu’elle s’imagine une rencontre avec un autre, elle s’emballe, elle entrevoit un homme, son voisin, son assureur, son plombier, le peintre, son voisin de cinéma, de métro, de bar-tabac, la liste n’est pas exhaustive, elle se voit jolie, ravissante, sexy pour ces êtres  d’essence masculine qu’elle pressent empressés à finir entre ses draps. Las, le voisin sonne creux, l’assureur est une assureuse, le plombier plombant, le peintre chiant, elle n’est pas la coqueluche du gars qui tousse au cinéma et le type dans le métro sent sous les bras, et descend une station avant elle. Mais c’est pas grave, non. Au fond, l’amoureuse ne se plait que dans les bras de ses rêves.

 

 

J’aime pas les nanas

 

jacquette lunette114Dans Jalouse, l’écrivaine se déchaîne, elle écrit tout haut tout ce que les femmes pensent tout bas de leurs congénères, les pétasses, les pouffiasses, les garces, les mannequins, les grosses, les même pas belles. Rien que des ennemies en puissance, des nanas qui veulent à coup sûr l’empêcher d’être, vue, d’être tout court bref ça lui pourrit l’existence. A propos d’une de ces créatures aperçues dans le métro – il est beaucoup question de métro chez Anna Rozen, une Parisienne sûrement : “Mais que le goudron s’ouvre sous ses pas! Que la grille autour du pied de l’arbre se soulève! Qu’elle trébuche dans une grosse merde molle! Qu’elle glisse, qu’elle se ramasse! Merde de chien dans ses cheveux, dans les franges de son écharpe. Sourire effacé. Bien fait, qu’elle meure de suffocation dans la plus ignoble des puanteurs. Non, pire encore que la merde de chien : le clodo. Voilà, qu’elle se vautre contre un, qu’il se plaque à elle, qu’il se frotte à son trench ouvert, à sa jupe dessous, à sa chemise. Que la sale odeur d’humain pourri la contamine jusqu’aux os. Qu’elle pue, qu’elle se putréfie sur place, là, debout dans la rue.”

Houlà! Si la haine est proche de l’amour, la narratrice est elle, à deux doigts de se transformer en Mère Térésa. Pas d’affolement, la jalousie ça se soigne, ce n’est qu’un étrange animal tapi au fond de l’être “humaine” qui va s’administrer un traitement de choc que le lecteur se fera un plaisir de découvrir. Il suffisait d’y penser.

 

J’aime pas les trucs

 

Agueuzie, la plus longue des trois nouvelles,  nous entraîne dans un changement de sexe, celui de l’auteure qui se glisse dans la peau d’un homme qui n’a goût à rien, pour voir le goût que ça a. Ici, on chausse les lunettes d’un personnage privé de papilles mais doté d’un évident désintérêt des joies de la vie. Oh! Il n’est pas méchant, il écoute ses amis, partage leurs peines, baise leur femme, ne manque ni un vide-grenier ni un enterrement encore moins une soirée costumée. Il va applaudir Johnny avec la serveuse du Balto, se laisse mollement draguer par une certaine Myriam, ne se sent jamais seul avec une bière - car il peut goûter le frais - et un bouquin mais bon, la vie ne lui fait rien, il s’en fout mais il la vit quand même quand d’autres la perdent : “Tout le monde en noir, air hébété de rigueur. Non, ce n’est pas une nouvelle fête avec dress code idiot, pas non plus la sortie d’un (…) concert (…) éprouvant. Juste un enterrement. Cimetière de proche province, on a laissé les voitures au bord de la route, procession morte. Nous sommes tous vivants autour d’un trou rectangulaire creusé dans la terre. Difficile de ne pas secouer nos têtes de gauche à droite et retour. Cet imbécile de Bernard. Suicidé à son âge! Un suicide de vieux, c’est pas sérieux. A vingt ans, c’est romantique, magnifique, désolant, exaltant. Les parents culpabilisent, les amis sont pris de vertige, les partenaires sexuels effondrés. A près de soixante-dix ans, personne ne comprend. Suicide de vieux, enterrement de vieux. Sa femme s’en veut de nous réunir pour une réunion aussi triste et qui nous met le nez dans notre caca, comme si on avait besoin de ça.” Et, là, notre héros est un peu triste, un peu seulement, point trop n’en faut. Les trucs, il s’en fout autant que des glaces à trois boules du Balto. Et pourtant, il est fin observateur de ses contemporains, comme Anna Rozen qui, de fil en aiguille, réinvente une existence à son personnage avec un sens étonnant de la construction, du développement et de la bonne chute.

 

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A l’évidence, l’auteure a ses auteurs. Parfois, on frôle Kafka, Carver ou Tenessee sans jamais sombrer dans la copie, le tout brodé au petit point, de la dentelle à l’encre et parfaitement emballé dans une écriture élégante, fine, drôle et impertinente. Et fraîche. Je vous prête mes lunettes, nous aide à y voir clair dans des sentiments, jalousie, indifférence, surestimation de soi,  ni bons ni mauvais mais que n’osons pas trop nous avouer. Un petit bout de confession par plume interposée qui nous octroie un genre d’absolution. A lire d’une traite.

 

Olivia van Hoegarden

 

Je vous prête mes lunettes

Anna Rozen

La Dilettante

Sortie le 14 septembre

Illustration Charles Berbérian

Blog Anna Rozen : http://overblogozen.over-blog.com

 

 

 

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